Choisir un art martial pour l’autodéfense
Depuis longtemps, l’argument numéro un pour vouoir apprendre les arts martiaux est : »Je veux apprendre à me défendre ». Trouver la bonne discipline martiale pour apprendre l’autodéfense peut être très frustrant. Parmi les centaines de différents styles, on retrouve des milliers d’écoles et chacune de ces écoles se proclame la meilleure dans l’art d’apprendre à se défendre. Beaucoup de sites web prétendent pouvoir vous transformer en guerrier qui ne perdra jamais un combat, alors que la réalité est souvent bien différente. Après observation, les arts martiaux peuvent être divisés en 4 grands groupes :
– Les systèmes basés sur la réalité (‘’Reality-based’’)
– Les arts matiaux traditionnels
– Les sports de combat
– Les art martiaux de mise en forme
Chacun de ces groupes a un objectif bien précis. Chaque style répond généralement aux objectifs d’un, peut-être deux groupes, jamais les quatre. Ne vous méprenez-pas, beaucoup d’écoles diront pouvoir répondre a tous vos besoins. C’est rarement le cas. Voici donc un bref explicatif des quatre grands groups d’arts martiaux, histoire de vous aider à démêler un peu.
Les systèmes basés sur la réalité (‘’Reality-based’’)
De tous les groupes, ces systèmes d’autodéfense sont ceux qu’on peut qualifier de ‘’pragmatiques’’. Les systèmes dits ‘’Reality-based’’ n’ont qu’un seul objectif : mettre un adversaire hors d’état de nuire à tout prix. Il faut penser au Krav maga (Israël), au Systema (Russie) et à tous types de techniques de combat militaire.
L’un des principaux avantages de pratiquer l’un de ces systèmes est la rapidité d’apprentissage. Puisque les techniques sont simples, rapides et efficaces, quelques mois suffisent pour bien intégrer les techniques. C’est pourquoi des systèmes comme le Krav Maga sont souvent enseignés aux agents de la paix, aux militaires et aux intervenants en sécurité. Tout ce qui vient des arts martiaux (saluts, différentes postures et déplacements, passages de grades dans certains cas) sont exclus de l’apprentissage, ne conservant que le plus réaliste et le plus pratique.
Comme dit plus haut, l’objectif de l’autodéfense basée sur la réalité est de mettre un adversaire hors d’état de nuire à n’importe quel prix. Ce principe amène donc beaucoup d’écoles à enseigner des techniques brutales et d’une violence extrême. Malheureusement, cet extrême existe tout de même dans un monde de lois qui, dépendant de la situation, risque de ne pas protéger une personne qui a cassé la jambe de son assaillant sous prétexte ‘’qu’il s’est défendu’’. Les écoles qui enseignent cela vendront souvent qu’ils peuvent vous transformer en ‘’machine à tuer’’ en très peu de temps, mais ne vous parleront pas des conséquences légales que peuvent entraîner la mise en pratique d’une ‘’technique de machine à tuer’’ sur une autre personne.
Les arts martiaux traditionnels
Les arts martiaux sont ce que la majorité des écoles commerciales enseignent. On parle de karaté, de jujitsu, d’aikido de multiples formes de kung fu. Il s’agit d’arts martiaux qui, malgré leur histoire qui peut remonter à plusieurs centaines d’années ont conservé la majeure partie de leurs techniques et traditions.
Mis à part des techniques d’autodéfense qui demeurent en général très applicables, les principaux bénéfices qui ressortent d’apprendre un art martial traditionnel sont des valeurs telles que : le contrôle, la confiance, le respect des autres, etc. Beaucoup d’enfants ayant des problèmes de comportement grandissent de ce genre d’apprentissage. Beaucoup d’études prouvent que des enfants atteints d’un Trouble Déficitaire d’Attention avec Hyperactivité (TDAH) peuvent évoluer grâce à l’apprentissage des arts martiaux.
Par contre, les arts martiaux traditionnels comportent aussi leurs faiblesses, la première étant que beaucoup de techniques ne s’appliquent pas toujours en situation réelle. Souvent, ces arts d’antan comportent plusieurs dizaines de techniques codifiées, qu’il faut maitriser. Plusieurs arts martiaux ne mettent aucun accent sur un adversaire armé. Apprendre un art martial est donc un engagement qui nécessite plusieurs années de travail assidu. Cependant les bénéfices qui en ressortent sont souvent les plus positifs.
Les sports de combat
Tout art martial qui comporte des tournois et des combats de compétitions entrent dans ce groupe. Le judo, la savate française, la boxe, la lutte gréco-romaine, le muay thai et avec l’avènement de l’UFC, les arts martiaux mixtes (MMA) sont de parfaits exemples de sports de combat. Certains styles sont entièrement dédiés à la compétition (le taekwondo est le sport national de la Corée.)
Puisque les compétitions sont très exigeantes, l’entraînement à un sport de combat vient souvent avec un rigoureux programme de conditionnement physique, ce qui est excellent pour la forme. Ensuite, puisque l’entraînement est constant, le pratiquant assimile les techniques de combat très rapidement. Les sports de combats sont également une excellente façon de canaliser son agressivité.
Malheureusement, ils ont une faible efficacité dans ‘’la rue’’. Bien qu’un boxeur par exemple puisse se débrouiller face à un assaillant, un sport de combat utilise des techniques qui, comme son nom l’indique, sont adaptées pour un combat (qui comporte des règles, un système de points, des catégories de poids). Elles sont très rarement pensées pour les milliers de situations qui peuvent survenir dans la rue.
Les arts martiaux de mise en forme
Finalement, d’autres arts martiaux n’ont pour but que d’améliorer la condition physique. On peut diviser ce groupes en deux : les ‘’cardio-arts martiaux’’ et les arts martiaux spirituels. On parle de ‘’cardio arts martiaux’’ lorsqu’on parle de cardio-kickboxing, d’aéroboxe, de taebo. Ce sont essentiellement des séances d’exercice physique intense qui utilisent des mouvements inspirés des arts martiaux.
Les arts martiaux spirituels regroupent le tai-chi, le qi gong, le ba gua quan, qui par leurs mouvements très lents ont pour but de développer une sorte d’harmonie intérieure. Leurs bénéfices pour le corps sont inestimables, certains pratiquants ont plus de 80 ans et pratiquent régulièrement.
Ce groupe d’arts martiaux n’a aucune efficacité en termes d’autodéfense. Ils n’ont pas été conçus pour cela. Les mouvements de corps utilisés sont adaptés pour de l’exercice physique. Le cardio-karate ne conditionne pas le corps à bien réagir face à une attaque.
Comme vous avez pu voir, chaque groupe répond èa des objectifs différents, comportant des valeurs, des techniques, un code de conduite et un apprentissage différent. Ces différences auront une grande conséquence sur ce que vous apprendrez. Donc, avant de gober comme de l’eau ce qu’un instructeur vous vend, essayez de trouver une école qui répond exactement a ce que vous cherchez.